dimanche 19 mai 2024

Sur les marchés du monde connu : La galerie fabuleuse de la Monumentale.

 

"On dit que toutes les routes mènent à Oramcilobgraad ... sauf celles qui mènent à Evendor, évidemment."


Quiconque n'a pas déjà posé les yeux sur les galeries marchandes de la Monumentale capitale des Nains ne sait pas vraiment ce qu'est la prospérité, et n'a qu'une vision fantasmée de l'opulence. Evendor est peut-être pavée de marbre et ceinte de dorure, mais Oramcilobgraad, pour entretenir sa population laborieuse, soutient par la force de ses armées et de ses trésorerie un réseau commercial tentaculaire, qui plonge ses rhizomes jusqu'au cœur des nations humaines et elfiques. Et même les diplomates et explorateurs les plus prudents dans leurs estimations admettent qu'il s'échange dans les alcôves du Berceau plus de marchandises en un mois que les dix plus grosses foires de l'Empire en un an. Ainsi, même le plus humble roturier travaillant à la chaleur du fourneau pour son clan pourra chaque jour s'offre une douche chaude, une galette aux champignon pilonien, et même un peu de ce vin Sanoyen qui brille comme un rubis. Un privilège unique dans l'Empire, guère accessible qu'à la haute noblesse.

Bourses au gros


Les industries fabuleuses de la cyclopéenne capitale des Nains ne peuvent rassasier leur appétit vorace qu'au prix d'un flot ininterrompu de matières premières, aussi bien communes qu'exotiques. Loin de la foule qui se traîne devant les étales garnies des marchands en dégustant des friandises, une atmosphère électrique habite les grands amphithéâtres aux enchères des nivaux supérieurs. Là, les clameurs des grossistes, le vrombissement des machines analytique et les mouvements saccadés des dactylo-scribes donnent aux visiteurs à l'âme sensible et au goût de l'ordre prononcé une certaine vision de l'enfer mercantile alimenté aux décoctions excitantes.

C'est pourtant un orchestre secret qui se joue dans ce capharnaüm, car dans ces marchés qui ne trouvent jamais le sommeil, on échange de tout, sans jamais rien voir. Oubliez l'odeur des épices importées par bateaux des îles amère, la crié des poissonniers au lever du jour, et la texture délicate d'un drap de beau grammage. Car sur les places aux échanges d'Oramcilobgraad, les agents zélés des richissimes guildes marchandes influent sur la destination des flottes entières, font et défont la fortune des Duchés entiers au gré du tracé route commerciale et cherche avidement le moindre signe prophétique d'une future évolution du marché.

On pourrait s'attendre à ce que dans un tel lieu d'avarice et de calcul, logique et rationalité règne sans partage. Or, rien ne saurait être plus faux. Bien des marchands ont sombré dans la superstition et dans la folie dans l'exercice de leur travail. À la manière du sorcier découvrant un savoir ésotérique et interdit en déchiffrant de poussiéreux grimoires, de nombreux agents des guildes se sont convaincu de pouvoir lire le passé, le présent et l'avenir dans le tracé des courbes d'évolutions des prix continuellement dessinée par leurs infatigables machines analytiques. Un talent qui ne manque pas de provoquer l'intérêt des familles patriciennes de la Monumentale, qui s'entourent de respectable investisseurs devin pour savoir si l'année leur sera faste ou non.

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"Monseigneur, j'ignore si Mademoiselle Iromir vous aime encore, mais je lis dans les cartes perforées que vous devriez investir dans les Moulins Sanoyens"

Trésors du passé

Il y a bien longtemps que les mines de la Monumentale n'exploitent plus leurs filons. Autrefois béni d'important gisement de minerais, l'antique cœur battant de la civilisation sous la montagne a épuisé ses dernières veines facilement accessibles il y a de cela plus de mille ans, et ne peut donc se fournir en minerais qu'en l'important à grand frais de ses lointaines colonies. Une situation précaire, qui, outre son coût délirant, a failli coûter très cher à la cité lorsque la Garde Noire assiégeait ses murs. C'est de ce besoin pressant d'autonomie et d'économies qu'Oramcilobgraad a (re) découvert une source de richesse nouvelle quasi-inépuisable : son propre passé.

La terre est peut-être devenue avare de ses trésors, mais les galeries abandonnées regorgent de matériaux qui n'attendent plus qu'à servir de nouveaux maîtres. Les rails d'acier et tuyau de cuivres, cibles évidentes pour les récupérateurs, sont savamment démontée pour être réutilisé ailleurs, quand ils ne sont tout simplement pas jeté dans de voraces hauts fourneaux. On récupère aussi des hameaux désertés quelques objets plus inhabituels : fragment de verre, solives de bois, clous, briques, pierre de meule et cordage sont tout aussi bien pillés par les clans les plus humbles, qui tirent leur subsistance de l'effondrement démographique subit par la patrie. Ratissant jusqu'au moindre chiffon, ces clans vivent en nomade, récolant et négociant leurs prises auprès de marchands ou d'artisans capable de mettre leurs trouvailles en valeur. 

 Travailler dans les ruines du passé est une profession au moins aussi dangereuse que ne peut l'être celle de mineur. Outre les risques causés par les effondrements, les explosions, ou même par la faune ayant élu domicile loin de la vigilance des patrouilleurs, un clan de récupérateur manquant trop de piété lors de ses fouilles peut s'attirer l'ire des ancêtres mécontents. À l'inverse, il arrive que la fortune puisse sourire aux audacieux, et ceux qui peuvent remonter jusqu'aux niveaux civilisés un bloc-moteur en parfait état ou un trésor depuis longtemps perdu peuvent du jour au lendemain se retrouver couvert d'or.

Longtemps déclassé au rang de fiche industrielle, la Province-Galerie de la Haute Sifflante a vu sa productivité économique décoller quand on s'est enfin résolu à ferrailler ses ponts de fer. 




 

Produits manufacturés :

Îlot de civilisation ancienne perdu dans une mer de chaos, les Forteresse Naine ont de tout temps cherché une certaine autonomie stratégique. Si des routes antiques ont toujours relié les colonies du vieux peuple à travers le monde, les affres de la guerre et la puissance déclinante de la civilisation Naine ont longtemps coupés ces liens fort liants les cités mères à leurs lointaines filles.

Malgré cette autosuffisance nécessaire, l'habileté légendaire des artisans Nains les mena souvent à se spécialiser dans un art qui servirait plus spécifiquement les besoins de leurs patries, et profiterait des particularité de son emplacement. Au carrefour de toutes les routes commerciales passées et présentes, Oramcilobgraad voit circuler au creux de ses voûtes des merveilles forgée dans tous les Forteresses-Etats du monde connu. Mais ce sont bien les inégalables machines de mécanique fines façonnées dans ses propres chambres qui occupent une place prépondérante dans la culture locale.

Des plus petites horloges tenant sur une bague aux plus cyclopéens des canons, Oramcilobgraad produit tout, et vend presque tout, même l'inimaginable. Car les entrailles de la cité accueillent en leur sein les plus fabuleuses Machines-Autels qui soient. Les puissantes Presse Ancestrales et les scrupuleux Tours Divins sont, parmi tant d'autres, des outils indispensable et révéré jalousement gardé dans leurs donjons fabrique par de puissants clans d'artisans, garant de leur immense pouvoir. Une Machine Autel est plus qu'un simple outil, c'est un fragment du pouvoir du Faiseur de Tout. Un doigt du Créateur fait vapeur et métal, destiné à façonner le monde et à transformer la matière. Entretenu et révéré avec le soin réservé aux reliques, ces inestimables (et souvent anciennes) machines font la fortune de la Monumentale, qui garde jalousement le secret de leur fabrication.

La Machine Autel ne remplace pas plus l'Artisan qu'un marteau ne remplace la main. 






 

Quartier des plaisirs.

Ah, malheureux célibataires ! Vous qui d'un quart à l'autre ne faites que miner, forger et compter au service de votre clan, vous qui ne connaîtrez jamais la douceur du foyer et la tendresse d'une étreinte, vous sur qui tout repose, ne perdez pas espoir. Car lorsque sonne le Coucou et que votre service s'achève, les dieux de l'ivresse et du jeu vous tendent les bras. Oramcilobgraad ne dort peut-être jamais, mais dans le Quartiers des Plaisirs, le monde se divise entre ceux qui roulent par terre et ceux qui ne clignent même plus des yeux. Abandonnez-vous, braves-gens, à la camaraderie et à la chanson, aux dés et aux cartes, à l'Esprit-de-Caveaux et à la Poudre-aux-Yeux (discrètement, s'il vous plaît). La vertu de nos demoiselles n'est peut-être pas à vendre (pas à vous.) mais elles seront ravie de vous faire don de leur temps et de leur gracieux sourire. Encanaillez-vous sans honte ni gène, valeureux compagnon ! Une vie saine et sans vice, c'est bon pour votre frère, que l'on a marié pour sceller une alliance. Pour vous, majorité silencieuse et laborieuse, la Diète d'Oramcilobgraad (dans son infinie sagesse) tolère ce lieu de débauche décrié par les mégères, où la peine se noie et l'isolement s'étouffe. Chaque Talion qui s'y dépense, dit-on, est une journée d'émeute en moins pour nos Estimés Seigneurs ... Au fond, c'est donnant-donnant, non ?

"Non seulement Mademoiselle Iromir est une virtuose du Pyrophone, mais en plus elle est redoutable au Jeu du Saboteur ... vous reprendrez bien un verre, Maître Sorden ?"



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