lundi 4 décembre 2023

Logistique du Monde connu

 Route des merveilles

"Le débonnaire héritera de la terre, mais pas des droits miniers."

Le mana accumulé en un gisement anomalique a, de tout temps, été reconnu comme une ressource précieuse. Les Hommes, des millénaires avant l'Avènement, s’échangeaient déjà Ambre d’Éternité, Jade Foudroyante et Fer Glacé sur des distances de plusieurs centaines de kilomètres avant même qu'ils n'inventent la roue. Les elfes, dit-on, avaient développé l'art de planter le mana comme une graine dans le sol, pour en récolter les fruits étonnants des siècles plus tard. Aucun peuple, cependant, n'a exploité plus avidement ces ressources que les Nains. Alors que leurs jeunes nations croissaient dans l'Huldrgaard et au-delà et que les flammes de leurs industries se faisaient plus vorace, les Rois et Sénateurs à barbe grise financèrent expéditions après expéditions dans l'espoir de ne pas laisser dépérir leurs hauts fourneaux. Des générations de héros courageux et de l'artisan besogneux se sont lancé à la conquête du Monde connu et de ses richesse, retournant chaque pierre et sondant chaque acre de terre à la recherche de trésors défiants l'imagination. Éventrant des collines, détournant des fleuves, les Nains ont extraits du sol, de l'eau et de l'air autant de ressources anomaliques qui pouvaient en transporter, et les vestiges de leur extraction intensive se dévoilent encore pour l’œil avisé. Mais leurs plus grands miracles de productivité ne réside pas tant dans les efforts employé pour trouver ces trésors de la terre, mais bien dans ceux mis en œuvre pour les ramener vers les forges. À travers les terres des elfes comme les terres des hommes, un grand nombre de fleuves suspicieusement rectiligne ont été creusés de mains mortelles, tandis que des ponts titanesques enjambent encore des gouffres oubliés, loin de toute civilisation. À bien des égards, ce dense réseau, drainant les richesses du continent, est tombé en décrépitude alors que les Nations Naines perdaient en vigueur, et, incapable de fournir les matières premiers nécessaires à leur industrie, de nombreux Clan-Artisan dépérirent. Certain même disparurent, emportant avec eux les secrets de leurs créations merveilleuses.

Route de l'Abondance

"Il n'y que deux choses certaines dans la vie : La Divinité de l'Empereur, et l'Impôt."

Elle est la chaîne qui maintient l'Empire debout et le sang qui alimente ses organes. Au rythme des manœuvres des dockers et au son de plumes des scribes, la Route de l'Abondance joue sur les chemins vicinaux et les grands axes de l'Empire une valse complexe que ni le passage des saisons ni le cycle éternel de la violence ne parvient réellement à interrompre. Ce transit incessant, c'est celui de la Dîme, l'impôt impérial. Prudemment calculée par les Golems-savant de l'Armo-clergé, minutieusement enregistrée par les prévôts et laborieusement acheminé par des millions de roturiers, cet impôt en nature est aussi bien prélevé dans les foires des grandes métropoles que dans les colonies les plus isolées.

Des barges chargées d'argentblé Sanoyen flottant tranquillement jusqu'aux villes-forges aux trains chargées de texte saint copié à la main dans les monastères Shouni, la Dîme concerne toute chose, emprunte tous les chemins et arrive à destination par tous les moyens nécessaires. Des ordres entiers de chevaliers sont dédiés à la protection de ses convois tandis que de générations d'artisans se sont dévoué à l'entretient de routes et de ponts parfois plus vieux que l'Empire lui-même. Et lorsque la nouvelle de l'existence d'une antique porte elfique perdue dans une sombre forêt remonte la chaîne de l'Administration, des efforts considérable sont entrepris pour l'intégrer au maillage de l'Empire, car chacun de ces portails est une aide précieuse, qui réduit considérablement les efforts d'approvisionnement des serviteurs de sa majesté.

Alors, si vous mangez un fruit exotique dans votre tour de guet perdu en Acliotis, si vous trouvez du vin Sanoyen dans une auberge Pilonienne ou encore si vous pouvez trouver des roulements pour votre charrette à un prix modique ... Vous savez qui remercier !

Route de la Foi

"L'Éternel gardera ton départ et ton arrivée, dès maintenant et à jamais."

Il n'y a pas que les marchandises qui circulent sur les routes du monde connu, car les races mortelles aussi se déplacent en troupeau innombrable. Outre les vastes armées soulevant des nuages de poussière sous leur pas, les pèlerins engendrent, de loin, la foule la plus nombreuse à arpenter La Création. Des larges routes de la Voie Constancienne aux sentiers perdus dans les montagnes, il n'est pas un chemin de l'Empire qui ne soit pas régulièrement foulé par ces voyageurs en quête de sens. Le mystique en haillons et à la barbe hirsute côtoie le noble en tunique d'un blanc pur et partage avec lui un bout de chemin, et parfois même le confort sommaire du auberge. Car tout comme une armée en marche a besoin de son train logistique et de ses casernes, la myriade en quête de sacré peut compter sur un réseau dense d'hospices, d'étables, cantines, dortoirs, dispensaires, refuges et autres marchands pour les soutenir dans leur procession. Mais le plus important des services rendus est bien évidemment la protection. Des générations de jeunes chevaliers errants ont fait leurs premières armes en compagnies de pèlerins sur les routes, rejoignant parfois même les Ordres Militants chargés de leur défense. Ils ne sont cependant pas les seuls à dédier ainsi leur vie aux voyageurs de la Foi, car ceux qui n'ont pas le cœur à brandir une épée peuvent tout aussi bien rentrer dans un Ordre Hospitalier, et apporter leur soutient aux nombreux affligés trop lourdement éprouvé par la route.

Route des astres.

Il nomma les vallées et les monts innommées, il but à des ruisseaux jusqu'alors non goûtés.
Se penchant sur la terre, sauvage et féconde, il y fit choir les étoiles, et les lia au monde.

Les elfes d’antan, premiers nés quittant leurs berceaux à l'aurore du monde, foulèrent d'un pied conquérant une terre nouvelle grouillant de monstres issu du Grand Cataclysme. Avec l'énergie d'une race dans son printemps, ils ont défriché ces contrées sauvages pour y établir leurs cités d'or et d'ivoire où la magie fait lever des spires et des arches plus sûres encore que celles dressées par les architectes du monde souterrain. C'était le Temps des Elfes, et sur leur Empire triomphant ni le soleil ni la lune ne se couchaient jamais. Liant ces villes éparses, point de routes ni de nefs : Elianor, dans sa grande sagesse, tissa dans la matière du monde même mille routes cachées, reliant sa capitale aux bourgades lointaines. Des rivages glacés du nord aux îles tropicales lointaines, les elfes ont érigé leurs portes rondes ceintes de glyphes pour accéder d'un pas aux lointains confins du monde.

Hélas ! Le temps des elfes est révolu, et dans leurs villes de marbres leurs chants se sont tues. Dans l'Orient , si vaste, se dresse encore leur ruine, et leurs enfants perdus se cachent sous la terre ou dans les bosquets. Abandonnées par leurs créateurs, qui rechignent à quitter leurs terres, les portes encore debout sont soigneusement entretenue par les races mortelles. L'Empire, particulièrement, en fait un large usage, et s'en sert pour faire transiter ses vastes armées et ses ressources les plus précieuses. Il se murmure également que leurs nombres s'est multipliés de par le monde, et que les fidèles les plus ardents de Déméter se voient parfois offrir le secret de leur confection, tant qu'ils restent dans Ses bonnes grâces.




dimanche 27 août 2023

Les citoyens sous la surface

    Si l'écrasante majorité des espèces conscientes et civilisées du Monde Connu ont colonisé sa surface, qu'il s'agisse du Grand Continent ou des myriades d'îles plus ou moins grandes qui parsèment le globe, il ne faut pas oublier que le gros de la biomasse se terre loin des yeux de surfaciens.


    Sous la surface écumeuse des éternelles étendues salines, les bancs de poissons s'adonnent au grand jeu de la vie depuis la Nuit de la Création face à des prédateurs qui, à leur tour, tentent d'échapper chaque jour à des créatures toujours plus dangereuses et mystérieuses vivant dans d'autres zones océaniques. La Pyramide Alimentaire aquatique a toujours été chaotique, et même dans les ténèbres des zones hadopélagiques, des influences malsaines font vibrer les écailles et les branchies. Généralement pour le pire.


    Malgré tout, les habitants de la surface ont conscience d'une chose: l'Eau foisonnera toujours de vie. Elle en est la mère, le berceau, et le plus violent de tous les bourreaux.


    Grâce aux expéditions maritimes de L'Amour de l'Impératrice, sous l'Ordre de Sainte Tania et la Protection de l'Imperator, le Saint-Empire a énormément peaufiné ses propres connaissances sur les habitants des profondeurs. Et bien sûr, il a tiré des abysses des choses qui n'auraient jamais dû voir la Lumière de Sol.



Les grands communs:


    Ces poissons et animaux marins figurent parmi les plus pêchés, et la plupart étaient déjà bien connus des continentaux avant leurs premières expansions maritimes. A cela s'ajoutent les très récents poissons abyssaux, qui ne purent être remontés et étudiés que par les outillages sophistiqués de l'Amour de l'Impératrice.


    Le Maquereau Commun : ''Pêché depuis la nuit des temps. Il n'a guère plus de valeur, aujourd'hui, plus de mystère. Mais il est le plus grand de tous les combattants, éloignant chaque jour le plus puissant de tous les ennemis: la faim.''

Bien que le maquereau soit techniquement un poisson de haute-mer, son territoire s'est étendu jusqu'aux côtes bien avant l'Avènement, ce qui en fait encore aujourd'hui le poisson le plus pêché de tout le Saint-Empire. A la ligne ou au chalut, il compose généralement la base de l'alimentation des régions côtières. Ni savoureux, ni bien rapide, il est cependant particulièrement prolifique et aisé à conserver (notamment grâce aux techniques salines, les villages de pêcheurs n'ayant pas accès au Champs de Stase), assurant une abondance sûre de nourriture.



    Le Saumon à Bouche Noire : ''L'Impératrice Constance adorait ce poisson. Servi cru et accompagné de feuilles de roquettes et de quelques baies rouges, il calmait les ardeurs volcaniques de Sa Très Haute Majesté. Ses lèvres sont dégueulasses, par contre''


La famille des salmonidés est déjà assez spéciale, puisque ses membres sont des habitants océaniques, donc des eaux salines, mais qui remontent les fleuves et les rivières du Grand Continent pour aller pondre avant de mourir et nourrir les animaux, monstres et habitants proches desdites rivières. Le Saumon à Bouche Noire, lui, a la fâcheuse habitude de se complaire dans les eaux usées des grandes cités habitées, remontant les canaux avec férocité pour pondre leurs oeufs directement sous les cascades des égouts, ce qui en fait un saumon très commun aux alentours des Villes-Forges (alors que leurs eaux deviennent rapidement stériles). Particulièrement goûteux cependant, leur valeur se chargea de réguler la population, les pêcheurs les tirant de leurs filets avant qu'ils ne pondent. L'espèce est aujourd'hui en voie d'extinction, ce qui fait encore plus grimper sa valeur, et incite encore davantage à la pêche. Ironique.
 


    Le Mérou Réciféen : ''Paraît qu'ils n'existaient pas, il y a encore quelques siècles. Apparemment, c'est les pouvoirs de terraformation de la Comtesse qui ont modifié les fonds marins, et que donc, les mérous, ils se sont adaptés en devenant aussi colorés que les récifs de coraux. J'sais pas si c'est une bonne chose, mais en tout cas, ça fait grimper le désir de l'Administration!''


Les écailles colorées des mérous réciféens sont uniques en leur genre, puisqu'elles trahissent du désir d'adaptation de ces poissons envers un milieux qui n'était, jusqu'à récemment, pas le leur. En l'espace de seulement quelques décennies, cette espèce de serranidae a colonisé une grande partie de ce milieux coloré et bio-luminescent. En effet, après la Grande Terraformation d'Abhora, seuls quelques poissons de petites tailles et mollusques vinrent s'installer dans les magnifiques barrières de coraux des eaux régionales, ce qui en fit un buffet à volonté pour ces mérous qui s'adaptèrent afin de se confondre dans les récifs, et approcher leurs proies furtivement. Comme beaucoup de mérous, les Réciféens sont des hermaphrodites successifs: tous les individus sont, de base, des femelles et ne deviennent mâles que lorsque la situation l'exigera.


    Le Coelacanthe : ''J'en ai vu, des choses étranges, quand je suis allé dans cette foutue jungle remplie de lézards bipèdes aussi gros que des golems. Mais j'ai jamais eu autant l'impression de plonger dans le passé que quand on a pêché ce poiscaille. Je suis sûr que ses petits yeux noirs me regardaient sans me voir.''


Longtemps cru disparu, le Coelacanthe a fait son retour dans les archives impériales lorsque l'Amour de l'Impératrice fit une halte au large de Teotiqua. En réalité, ce poisson préhistorique avait bel et bien disparu, notamment à cause de la perte de son environnement naturel suite à la Fin du Premier Monde, mais revint à la vie grâce au désir de Xochiquetzal, qui en offrit des oeufs à Teotiqua. Ce poisson aux allures antiques est désormais pêché avec parcimonie par les Koeputecs, car sa population est toujours menacée, mais il est perçu comme une grande source de sagesse parmi les saurens, notamment à cause de sa nage lente et de ses mouvements gracieux. Sa taille, la nature de ses écailles, sa forme et le nombre de ses nageoires en fait un véritable chaînon manquant pour les érudits impériaux, qui ne parviennent pas à identifier sa famille ou quelques cousins que ce soit.



Les dangereux géants:


    Les profondeurs du monde marin forment de parfaits terrains de jeu pour le Créateur, les règles physiques n'étant pas les mêmes qu'à l'air libre. Le gigantisme est monnaie courante, sous la surface. Des millions d'années de lutte acharnée pour la survie permirent de créer parmi les plus grands prédateurs du Monde Connu.. Le plus grand de tous étant, de toute façon, une créature marine qui n'a pas sa place dans cette liste.


    Le Mégalodon : ''Quand j'ai vu son aileron percer les vagues au loin, j'ai rien dit. Je crois que j'avais peur que si je gueulais son nom, la bête allait nous attaquer. Ce qu'était très con, parce que si elle était là, c'est qu'elle savait très bien que nous aussi, on l'était. Quand le requin a sorti sa gueule de l'eau pour éventrer la coque du bateau, broyant Gabi sous un seul de ses crocs, et que j'ai regardé dans l'un de ses yeux.. J'me suis réellement demandé si le Créateur nous aimait vraiment''



Contrairement aux vieilles croyances du Saint-Empire qui furent récemment remises à jour, ce squale titanesque n'est pas l'ancêtre des requins actuels, mais un cousin proche. Personne n'a besoin de présenter la terreur de la Haute-Mer: un requin d'une taille pouvant atteindre les dix-huit mètres de longs et un poids de plusieurs dizaines de tonnes. En revanche, peu parlent de leurs quatre yeux parfaitement adaptés à la traque en profondeur, de leurs interminables rangées de dents longues comme des épées ou des centaines de cicatrices qui parcourent leurs corps, comme autant de souvenir des combats brutaux des profondeurs. Les Mégalodons sont extrêmement fiers et territoriaux, n'hésitant pas à s'attaquer à quoi que ce soit s'approchant assez près pour être détectés par leurs Ampoules de Lorrenzinis. Hydrodynamiques, endurants, extrêmement agressifs et absolument titanesques, les Mégalodons sont, encore aujourd'hui, la terreur de tout marin prenant le large. En revanche, la chasse, l'élimination et la conservation d'une telle créature est une garantie d'honneur éternel. Mais qui serait assez fou pour se lancer dans une telle quête?


    Le Serpent de Roche : ''Vous avez déjà vu un rocher-cyclope ramper entre les falaises avec assez de force pour faire trembler les côte? J'étais aux premières loges quand le grand serpent est sorti de l'eau, au dessus de Port-Liberté. On aurait dit, avec sa gueule garnie de crocs, qu'il nous souriait, comme s'il nous défiait, nous demandait de nous défendre
. On a rien pu faire quand il ravageait le port. Et quand il eut finit de bouffer, il est retourné se loger dans les falaises. J'étais gamin, à l'époque, et on l'a jamais revu, mais je refoutrai plus jamais le pied dans une ville côtière.''


Quand on pense ''gigantisme marin'', l'on imagine bien souvent les grandes profondeurs, les zones hadales et abyssales, voire plus bas encore. Le Serpent de Roche est la preuve malheureusement bien vivante que les géants marins ne se trouvent pas uniquement dans les grandes profondeurs ou loin des côtes. Ce titanesque squamate carnivore niche en effet dans les grottes géantes qui parsèment certaines falaises calcaires de l'Ouest du Continent, ou proche du Toit du Monde. Capable de rester parfaitement immobiles pendant des années sans se nourrir en conservant son énergie avec une efficacité jalousée, le Serpent de Roche est un chasseur qui ne sort de sa cachette que de très rares fois dans une décennie, mais a la mauvaise habitude à provoquer un véritable carnage dans la faune locale quand il se décide à se nourrir. Ondulant entre les eaux salées des falaises, il dévore poissons, requins, déchets, roches, navires, pêcheurs sans discrimination, et, de manière assez terrifiante, semble particulièrement féru de destruction. Le Serpent de Roche n'hésite pas à sortir des profondeurs, son unique oeil rouge plongeant les villages de pêcheur dans un cauchemar éveillé, tandis que son corps rocailleux ravagent les habitations des locaux. Le Saint-Empire a classé le Serpent de Roche dans la case ''Menace Alpha'', et l'apparition d'un seul de ces béhémoths justifie la mobilisation des armées d'un Duché pour son élimination systématique. La Bête fait également partie des créatures sentientes parmi les plus dangereuses du monde, chaque génération apprenant de la précédente.



Les aberrations:


L'Ultimatecte a crée le Monde d'une manière, et pas d'une autre. Selon Son dessein, la vie doit évoluer lentement, avec le temps, en suivant un schéma défini qui avantagera certaines espèces au détriment d'une autre. Mais l'Ultimatecte n'est pas seul: la Mère Grise à sa droite, et le Souriant à sa gauche. Même les profondeurs ne sont pas épargnés par l'influence des Trois, et leurs plus grands vassaux peuvent ressentir que, sous les flots, certaines créatures sont plus proches d'eux que certains membres de leurs propres espèces.


Mais au fond, cela importe peu. Ces choses ne devraient pas être, et pourtant, elles sont.



    Le Maquereau Visionnaire : ''La myriade d'yeux du poisson vous regarde encore, alors même que la bête a fini de se tortiller depuis bien longtemps. Elle siphonne l'énergie de ce corps comme elle l'a toujours fait."


Le corps du maquereau frétille entre vos doigts, alors que ses yeux sombres semblent vous demander ''Pourquoi?'' Vous ressentez une certaine peine envers ce pauvre être, mais mettre fin à ses souffrances vous remonte le moral.


    

    La Baudroie Combattante : ''La baudroie n'est déjà pas un beau poisson, mais ce spécimen est encore pire. Lorsque vous lui tirez la langue, c'est pour apercevoir que celle-ci possède sa propre bouche, dont les crocs claquent encore.''


Les abysses subissent les conséquences de sa propre brutalité. Ses habitants mutent pour survivre de la pire des manières. Heureusement, pêcher ce spécimen l'évitera peut-être de proliférer. Malgré cela, vous ressentez une faim lancinante, à regarder ce monstre bâti uniquement pour satisfaire la sienne.




    La Balise de la Mer Sacrée : ''Même dans les profondeurs, le Créateur prend soin de ses enfants. Les Eaux de la Mer Sacrée permettent la naissance de bien belles choses. Le calmar brille dans votre filet, et ne semble pas se débattre. Restant bien vivant, il vous regarde, et ne vous en veut pas pour son destin. Son heure était venue."


Les eaux de la Mer Sacrée bordent Evendor, et subissent son influence divine depuis plus d'un millénaire. Les Humains ne sont pas les seuls sujets des bénédictions du Père de Tout. Vous regardez ce magnifique spécimen de calmar, et sa mort vous attriste. Mais n'ayez crainte: d'une manière ou d'une autre, il veillera sur vous. Ce qui, étrangement, alimente lesdites craintes.


   

    Le Mérou Ramené : "Ce n'est pas très étonnant que la nécromancie ramène à la vie les créatures aquatiques. De toute manière, c'est tout ce que peut espérer la vie dans les eaux du Nord: rien ne reste mort très longtemps. Vous regardez le poisson tenter de vous mordre les doigts, secoué de spasme et traversé d'éclair malsain, mais vous ne vous demandez pas pourquoi vous pêchez dans ces eaux. Il faudrait peut-être revoir vos priorités."



La nécromancie s'est infusée jusque dans les eaux. Le Berceau de la Vie est aussi son Lit de Mort. Ce qui a le ventre en l'air finira invariablement par le retourner. Privé de douleur. Privé d'instinct de survie. Seul persiste la haine de ce qui respire. Rejetez-le à l'eau, et partez.





lundi 29 mai 2023

Les Séquences Allogiennes

 En langage impérial, une "Séquence Allogienne" est un rassemblement d'écrits hagiographiques saurens rythmant la vie des Enfants des Dieux, ainsi que celui de leur monde. Elles peuvent indiquer l'importance de certains lieux, les manières dont certains objets doivent être conçus, et même l'emplacement de chaque bâtiments de leurs grandes cités. Ces séquences, dispersées dans leurs Bassins de Frais et dans leurs plus grands temples, sont des phares littéraires nécessaires au bon déroulement des événements de leur Calendrier. Le moindre écart de comportement envers une Séquence pouvant amener à un Réalignement de toute l'espèce, les oracles sont particulièrement véhéments quand il s'agit d'en faire respecter les enseignements. A l'image des Impériaux et de leurs textes sacrés, en somme. 


La Séquence de Frai ''Croissez et soyez nombreux. Que Quetzl ploie sous votre présence. Les Eaux Sacrées des Bassins sont vos mères et vos pères, au même titre que Xochiquetzal et Huitzilopochtli: aimez-les et choyez-les jusqu'à votre retour dans les bras de Miccapetlacalli'' -Court extrait de la Séquence de Frai, gravée sur les plaques flamboyantes d'Océania


La Séquence de Frai instruit les méthodes de ponte, de soin des bassins et d'éclosion aux Enfants des Dieux. C'est grâce aux connaissances contenues sur ces plaques aux glyphes flamboyants, religieusement gardées au cœur d'Oceania en Iaxotl, que les saurens allogiens sont capables de se reproduire, de remplacer leur démographie, de prendre soin de leurs œufs et, accessoirement, de séparer ceux des Klokepecs et des Koeputecs dans des bassins différents. Les juvéniles de ces derniers sont paisibles et vivent en harmonie dans leurs bassins jusqu'à la maturité, là où les jeunes klokepecs se livrent à une lutte acharnée où seuls les plus forts pourront sortir des eaux sacrées, après avoir dévoré leurs frères. Le contrôle de la qualité des eaux et des températures des bassins, nécessaires à la détermination du sexe majoritaire du frai, est également expliqué exhaustivement dans cette séquence extrêmement longue. La Séquence de Construction ''Chaque pyramide, chaque temple, chaque ziggourat, chaque chemin, chaque pierre, chaque statue, chaque idole possède sa place dans la magnifique continuité de la Ligne Stellaire. Ce modèle doit être suivi afin de conserver l'alignement parfait des étoiles : le moindre de vos écart mènera invariablement au Réalignement'' -Paragraphe de la quatrième plaque d'obsidienne, gardée au cœur du Grand Temple de Huitzilipochtli, Xetuhplec
Les cités des Enfants des Anciens, simplement appelées ''Bassins de Frai'' pour la simple raison qu'elles s'étendent toujours autour des eaux sacrées de naissance, sont de véritables chef-d’œuvres architecturaux, mathématiques et géométriques. La Séquence de Construction indique les méthodes de constructions de chaque type de bâtiment allogien, de la titanesque Pyramide des Dieux-Parents aux plus humbles quartiers de vie des koeputecs, en passant par les arènes de corail où sont entraînées les bêtes de guerre. Elle est également intransigeante quant aux emplacements de tels constructions : aux yeux de la Ligne Stellaire, chaque chose à sa place sur Quetzl (la Terre), et ne doit en aucun cas être déplacé sous peine de provoquer un Réalignement, et donc un ralentissement du Plan Divin. La séquence indique également les diverses méthodes de taillage de pierre, de dorure des bâtiments, les techniques de gravure des Glyphes de Puissance sur la roche ou le métal, et pas mal d'autres petits détails à même d'élever un Bassin de Frai digne de la grandeur des Enfants des Dieux et de leurs parents.

La Séquence de la Jungle ''Notre Paradis Verdoyant est vivant. Aidez-le à s'étendre, et faites en sorte que sa conquête ne s'arrête jamais. Quetzl est vouée à devenir ce Paradis, peu importe ce que les sangs-chauds considèrent comme le leur. Que les montagnes voient jaillir les fromagers, que les fleuves deviennent verts et accueillent nos cousins, que les mers de sables se tapissent de vie.'' -Plaque d'Émeraude du Grand Temple de Chalchiutlicue, au cœur de la jungle Iaxotlii. Considérée volée par des pillards au sang-chaud.


Le second plus grand cadeau de Xochiquetzal a ses enfants, hormis la vie, est la Jungle Iaxotlii, servant autant de berceau que de rempart aux Enfants des Dieux. Dans ces forêts denses et humides, assaillies de pluies diluviennes et de glissement de terrains, chante une éternelle chorale d'anges aviaires et de dieux reptiliens antiques. Les créatures à fourrures n'y sont pas les bienvenues, constamment chassées par des prédateurs toujours plus gros et dangereux. Dans ces bois où la pyramide alimentaire est en fait un cercle, les allogiens sont chez eux. La Séquence de la Jungle contient toutes les informations nécessaires aux Saurens pour tirer le meilleurs partie de leurs jungles natales, allant de connaissances exhaustives de la faunes et de la flore aux méthodes de soin des forêts et de son expansion. Des pans entiers de cette séquence sacrée sont réservées aux Oracles de Chalchiutlicue, Déesse primordiale de la Croissance et de la Chasse : ils indiquent aux puissants clercs saurens les techniques de terraformation nécessaire à l'extension continuelle de la Jungle pour, qu'à terme, elle recouvre entièrement Quetzl. Et tant pis pour les créatures inférieures incapables de s'adapter pour survivre dans ce Paradis Verdoyant.

La Séquence de la Forge ''Les veines qui serpentent sous le sol de Quetzl doivent nous servir. Le Père-Créateur les fait croître et jaillir par la pression et la chaleur qu'il exerce entre ses griffes. Apprenez à transformer ce sang votre arme. Apprenez à en tapir vos murs pour les protéger. Apprenez à vous en parer pour démontrer votre foi et votre gloire. Comme le sang des mortels doit couler des temples pour nourrir les dieux, le sang de Quetzl doit bouillir dans les forges pour nourrir vos armées'' -Traduction approximative des Glyphes de Puissance d'un mur d'obsidienne d'une pyramide perdue dans la Jungle, aux alentours de Xetuhplec.


Les connaissances en forgeage des Enfants des Dieux sont relativement limitées et stagnent depuis longtemps au même point, à un niveau d'évolution flou entre ce que les humains appelleraient ''âge de bronze'' et ''âge de fer''. En effet, même les grandes forges de Xetuhplec continuent de produire encore aujourd'hui des armes de bronze ou d'un étrange alliage doré tapissées de dents d'obsidienne. Aux yeux des impériaux, cet armement primitif est impraticable. En revanche, pour le Klokepec qui manie son macuahuitl, que ce dernier soit en bronze ou en acier ne fait aucune différence. La Séquence de la Forge indique comment trouver et extraire les veines de minerai nécessaires à l'effort de guerre et pour la construction des cités et temples autour des Bassins de Frai, comment fondre ce métal en donnant les températures exactes et les méthodes de purification, afin d'en créer de magnifiques lingots frappés de Glyphes de Puissance. La séquence poursuit avec l'utilisation de tels lingots pour une utilisation à grande échelle, que ce soit dans la création d'armement, d'outils, voire d'architecture à très grande échelle. Seuls les artisans koeputecs élus peuvent tenter d'interpréter les dernières parties de cette séquence secrète, indiquant les directions de création d'artefacts voués à la conquête d'un monde.. et au maintien d'un ordre pérenne après coup. 


La Séquence de Conquête ''Nous sommes les Enfants des Dieux. Quetzl est à eux. De leurs trônes de feu et d'étoiles, Huitzilopochtli, le Père, et Xochiquetzal, la Mère, sont amenés à régner sur ce plan qu'Ils ont conçu. Quetzl est à eux. Quetzl est à nous. Les vérités des espèces à sang-chaud importent peu, car elles convergent vers la nôtre. Marchons, nageons, jusqu'à atteindre la dernière étoile de la Ligne. Puis nous nous élèverons à nouveau'' -Sermon d'Ai'Cho, Grand Oracle de Huitzilopochtli, sur les marches d'Océania lors d'un sacrifice massif de près de trois milliers d'âmes. Les Elfes Noirs pensaient jusqu'à récemment que les Allogiens étaient trop peu nombreux pour représenter une menace sérieuse envers leur hégémonie sur les Mers de l'Ouest. Les rejetons de Tulaketh n'avaient pas idée que la colonisation allogienne était discrète, rapide, et pouvait prendre des formes inattendues, si bien que les elfes sous-estimèrent les effectifs de leurs ennemis dans les archipels proches d'Iaxotl. Tous les Bassins de Frai suivent avec diligence la Séquence de Conquête, et il s'agit de la séquence qui est la plus sujette à l'interprétation. Alors qu'Iaxotl estime que le Monde Connu doit leur revenir via la plus vieille des manières, à savoir la conquête militaire, Konquata, de son coté, fait en sorte d'user de charmes et de diplomatie afin de subjuguer et vassaliser les espèces à sang-chaud et sans écaille. Dans tous les cas, il n'y a qu'un seul élément de la Séquence que les oracles n'ont pas besoin d'interpréter, peu importe le Bassin de Frai qui les voit croître : Quetzl est aux dieux, et donc à leurs enfants. La Séquence indique, dans certaines ramifications, les méthodes de conquête et de conservation d'un territoire jusqu'à sa terraformation, ainsi que les utilisations possibles et imaginables des espèces soumises, notamment en décrivant les goûts des dieux en matière de sacrifice.

samedi 11 mars 2023

Les Ordres Chevaleresques du Saint-Empire (Deuxième partie)

 Les Forestiers


Duché: Elioppe

Mode de vie: Sédentaire. Forteresse au coeur de la Cité-Capitale d'Elioppe.

Rôle: Combattants en terrain forestier et protecteurs des bosquets.

Devise: "De nos veines coule Sa sève."


Le Duché d'Elioppe accueille sur tout son territoire les racines de la plus grande forêt de tout le Saint-Empire de l'Humanité. En ces lieux, les troncs des arbres sont aussi larges que les enceintes d'un donjon, leurs cimes aussi hautes que de petites montagnes. Les racines s'étendent anarchiquement dans l'unique but de glaner encore davantage de précieux sels minéraux dont regorge le sol richissime du Duché. Dans les ténèbres des futaies, au coeur de sous-bois où la lumière peine à toucher le sol, les Forestiers d'Elioppe veillent à la sécurité des positions humaines, fragiles en ces lieux où la nature reprend très vite ses droits. Ordre ancien dont les traditions remontent à bien avant l'Avènement, les Forestiers ont pour tâche de patrouiller les rares et temporaires routes du Duché, traquant sans relâche les créatures qui profitent des pénombres éternelles de la Forêt pour oser se penser à l'abri des Yeux de l'Empereur.



Les armures colorées des Forestiers, agrémentées de quelques décorations en bois précieux et surmontées d'un heaume ceint de deux bois d'un Cerf-Seigneur sont particulièrement reconnaissables dans tout le Saint-Empire. Ces chevaliers, largement habitués au combat en terrain inégal et à mauvaise visibilité, sortent souvent de leur paradis verdoyant pour chasser dans d'autres bois, dans le but de purifier ces derniers afin de les faire entrer en conformité avec la vision impériale. L'Hallali résonne chaque fois que la charge sonne, et les Forestiers emportent avec eux les bénédictions naturelles d'Elioppe, qu'il soit l'heure de la bataille ou de la chasse.


Les Sentinelles Corvides


Duché: Sylvanie

Mode de vie: Sédentaire. Forteresse en ruine perdue dans les marécages sylvaniens.

Rôle: Garants de l'ordre en Sylvanie. Chercheurs de l'absolution dans la mort.

Devise: "Le Saint-Empire me pardonne." et "Dans la mort, j'obtiens Son pardon."


Coupables des péchés de leurs ancêtres, les Sentinelles Corvides sont les malheureuses gardiennes des ouailles de Sylvanie, égarées loin de la Lumière Impériale à cause d'une regrettable (et désormais lointaine) tentative de sécession avec le Domaine de la Toute-Puissante. Dea Elle-même a maudit le sang des dynasties nobles du Duché, le condamnant à un froid glacial jusqu'au rachat symbolique des erreurs passées. Cette malédiction, encore active aujourd'hui, provoque chez l'hôte une pâleur cadavérique et des yeux luisants de malice, mais également une absence quasi-totale d'empathie et une insensibilité à toute forme de douleur. Tout cela mêlé à la crainte psychotique surnaturelle des sylvaniens de leur entourage (justifiée à la vue de la dangerosité ducale du coin) et à l'esprit de sacrifice implanté dans la conscience collective des habitants du Duché depuis des générations, conçoit de véritables machines à tuer cherchant la rédemption ultime dans une mort glorieuse. Une mort que la solidité surhumaine des sentinelles tend à repousser bien plus loin que ce à quoi l'on pourrait s'attendre.



Haïes par toutes les sphères d'influences impériales, y compris par la Sancti Fabrica qui se doit, malgré tout, de leur fournir armes, armures et logistique, les Sentinelles Corvides sont bien souvent équipées d'outils antiques, brandis et maniés par de lointains ancêtres avant eux. Le Saint-Empire construit pour durer, aussi n'est-il pas étonnant de voir des armes aussi anciennes toujours efficace, mais le milieux marécageux dans lequel les Sentinelles se battent est capable de corrompre même l'or, la vision d'armures oxydées, de capes déchirées et de lames étrangement tordues n'étant donc pas rare. Juchées sur de terrifiants étalons noirs, les Sentinelles arpentent les marais de Sylvanie, combattant chaque jour dans l'espoir d'apercevoir les magnifiques Raies Dorées du Sud qui, dit-on, porteraient leur ultime rédemption.



La Route Draconienne


Duché: Drachyonnie/Argon. 

Mode de vie: Nomade. Forteresses dans les deux Cathédrales du Culte des Dieux-Dragons

Rôle: Officiellement gardiens de toutes les routes du Saint-Empire et porteurs du crédo draconique. Officieusement chercheurs d'artefacts en lien avec l'antique Empire Draconique.

Devise: "L'Éternité dans le Sang Ancien."


Ordre relativement jeune de part sa restructuration, la Route Draconienne est l'un des héritiers des antiques Chasseurs de Dragon de Drachyonnie, dont certaines dynasties composent désormais la classe dirigeante du rassemblement. Les Chevaliers de la Route Draconienne prêtent avant tout serment aux Dieux-Dragons et au Bréviaire Draconique de l'Orthodoxie Impériale dans les Cathédrales d'Idyllum ou d'Argon, avant d'abandonner leurs terres et s'en aller porter les paroles des Sangs-Anciens dans tout le Saint-Empire, protégeant ses routes et son peuple. Malgré sa jeunesse, la Route Draconienne s'est taillée une solide réputation dans les rangs des chevaliers nomades, car ses membres, particulièrement vigoureux et bien armés par la Forge-Dragon, sont maîtres d'un style de combat ambidextre particulièrement peu commun dans les rangs de l'Humanité, puisqu'il consiste à manier deux énormes espadons



Dans les faits, même si les chevaliers de la Route Draconienne défendent effectivement les routes du Saint Empire et la Pax Imperialis, leur objectif premier reste de déterrer l'héritage du glorieux Empire Draconique. Les chevaliers errent sur les routes et dans les ruines du Saint-Empire, à la recherche de la moindre trace d'écrits, d'artefacts, voire de matériel génétique pour les Dieux-Dragons, afin de les ramener en sécurité à Argon, au Nord, ou à Idyllum, au Sud. Comme on peut s'y attendre d'humains fascinés par les dragons au point de les vénérer, les chevaliers de la Route Draconienne s'adonnent à la Communion Draconique. Les plus jeunes et les moins expérimentés reçoivent, de cette manière, les bénédictions abstraites (mais néanmoins efficaces) de Dragons-Vassaux au couple divin. Ce sont ces bénédictions, par exemple, qui permettent aux jeunes chevaliers d'utiliser le style de combat aux double-espadons tout en portant le harnois sans trop s'épuiser. Les plus grands chevaliers de l'ordre, eux, peuvent obtenir l'honneur de boire le sang de leurs Dieux, troquant une partie de leur humanité contre un immense pouvoir toujours croissant, et le rapprochement de leur ultime idéal.



La Couronne Galnienne


Duché: Le Mont Galnien, volcan en constante activité proche de Damien

Mode de vie: Sédentaire. Leur Forteresse ceint le cratère du Monde-Galnien comme une tiare d'onyx.

Rôle: Utilisateurs de la Flamme. Protecteurs de la Lumière Terrestre de Sol pour les impériaux. Pyromanes pour le reste.

Devise: "L'Arme qui unit les armes." (En référence à la flamme de la forge)


Volcan particulièrement irascible s'élevant au Nord de Damien, la plus sainte de toutes les Villes-Forges, le Mont Galnien fait l'objet d'une surveillance constante. Son titanesque cratère, démontrant autant l'activité constante que la fureur du volcan, est cerné par la Couronne Galnienne, une série de redoutes teintées d'onyx reliées par d'épais remparts de pierre couverts de suie. C'est dans cette forteresse circulaire que les chevaliers de l'Ordre de la Couronne Galnienne surveillent inlassablement la fureur du volcan depuis des siècles, étudiant la singulière flamme qui l'anime depuis les entrailles de la terre. En réalité, ces gardiens sont fascinés par leur prisonnier, si bien que l'ordre exige de ses chevaliers qu'ils se plongent tous dans les arcanes de la pyromancie, afin de porter et brandir la Flamme au combat.



Les Chevaliers de la Couronne Galnienne estiment que le coeur du Monde Connu n'est pas si différent, dans sa composition, que de celle de la forme physique de Sol Invictus, qui illumine chaque jour la planète qui Lui tourne autour. Ainsi, la fureur du volcan, le magma qu'il crache et les flammes qu'il fait naître, finirent par être interprétées comme une forme linguistique de l'Ultimatecte, le Saint-Empire conscient que Ce dernier s'exprime en de nombreuses langues, parfois insoupçonnées. Comme les astrologues sont capables d'interpréter la Volonté du Père dans les étoiles, les Chevaliers Galniens disposent d'interminables écrits enchantés par pyromancie dont les mots permettent de comprendre les paroles du Créateur dans le crépitement des flammes, dans la forme d'une éruption ou dans la texture de la lave. Bien qu'ils passent une grande partie de leur vie en étude et retirés dans une vie monastique, la Couronne Galnienne est prompte à répondre à l'appel aux armes de Damien ou d'une confrérie-soeur, emportant avec elle la Flamme au bout de leurs épées et au fond de leur coeur.


Les Titans


Duché: La Forteresse de Fer. Duché-Forteresse septentrional du Saint-Empire

Mode de vie: Sédentaire. 

Rôle: Gardiens inlassables du Nord du Saint-Empire. Exterminateurs de Peaux-vertes et fervents utilisateurs d'artillerie.

Devise: "La Forteresse tient ferme."


L'ultime frontière septentrionale du Saint-Empire de l'Humanité est gardé, depuis la fin de l'Avènement, par la légendaire Forteresse de Fer. Directement taillée dans la montagne et recouverte d'une gigantesque couche de clairacier, le Duché-Forteresse met, depuis plus de mille ans, les peaux-vertes au défi de pénétrer la frontière tenue par l'Humanité. Depuis plus de mille ans, orks, gobelins, hogbelins et autres horreurs du Nord relèvent le défi. Depuis plus de mille ans, les Titans de la Forteresse de Fer tiennent la ligne.



Géants parmi les hommes, les Titans de la Forteresse de Fer sont les descendants d'une même lignée génétique précieuse pour Dea, car tous les membres de cette dynastie étaient atteints d'une forme spéciale de gigantisme que l'on ne trouve nul part ailleurs. Cette mutation fut précieusement cultivée et distribuée afin de multiplier le nombre de chevaliers gardant la forteresse. Les Titans méritent leurs innombrables titres et la renommée qui les précèdent, car ils forment le rempart de la Chevalerie Impériale. Gigantesques, stoïques, armurés des harnois les plus lourds et armés d'outils à la pointe technologique, grâce aux Fourneaux Triplés qui ceignent la Forteresse comme une tiare d'argent, ces inlassables défenseurs vouent un culte particulier au bruit, ce qui doit expliquer en partie leur amour inconsidéré pour l'utilisation de batteries d'artillerie.  Les Titans, particulièrement sédentaires, montent très rarement à dos de monture, préférant largement tenir des positions défensives lourdement défendus, à tel point que leur amour de la poliorcétique fit développer à Tyr I, II et III une arme exotique que nul autre Ordre de Chevalerie n'oserait utiliser dans leurs rangs: le lancecanon, généralement accompagné d'un pavois ridiculement lourd.

vendredi 10 février 2023

Les Ordres Chevaleresques du Saint-Empire

Rassemblements militaires, culturels et religieux ayant pour but de rallier les chevaliers impériaux sous des étendards plus grands et plus glorieux que ceux des dynasties, les Ordres Chevaleresques du Saint-Empire forment un des plus robustes piliers du Bastion de l'Humanité. Pensés par l'Impératrice Constance avant sa gigantesque croisade contre les espèces elfiques, ils avaient officiellement pour but de faire croître l'esprit chevaleresque dans l'imaginaire collectif, une mission qu'ils menèrent remarquablement à bien. Officieusement, le but de Constance était de saper la puissance individuelle des nobles afin de les rendre de plus en plus dépendants de la Couronne, de la Sanctua et de l'Administration, prémunissant cette première d'une possible compétition. Ce but officieux fut atteint au-delà de toute espérance, si bien que même si les Nobles d'Épée impériaux sont fiers de leurs noms et de leur lignées, ils le sont bien plus de servir leur Ordre Chevaleresque et de porter son Héraldique.


Les Ordres Chevaleresques sont, encore aujourd'hui, aussi diversifiés que les cultures florissantes du Saint-Empire. Beaucoup sont fortement rattachés géographiquement, et pour cause: l'objectif premier d'un Ordre est généralement de protéger le duché placé sous sa protection. Un jeune noble, avant de partir pour son errance afin de gagner son titre de chevalier impérial, est avant tout intronisé aux principes de l'Ordre et doit prononcer ses vœux avant son départ, à l'aube de ses seize ans. Il existe, comme partout dans le Saint-Empire de l'Humanité, des exceptions, mais l'écrasante majorité des Ordres Chevaleresques suivent à la lettre les Principes du Codex Militaris. Il est important de noter que tous ne sont pas sédentaires: certains forment encore de grandes cours nomades afin d'honorer une tradition où les exigences particulières d'une mission, tandis que d'autres se divisent en commanderies divisées sur plusieurs territoires, parfois extrêmement éloignées les unes des autres.


Les Ordres Chevaleresques sont à l'image même du Saint-Empire auquel ils vouent tous, sans exceptions, une loyauté fanatique: Fiers et visant l'Éternité, dans cette vie et dans l'autre.



Le Lion d'Argent


Duché: Evendor

Mode de vie: Sédentaire. Forteresse au coeur d'Evendor.

Rôle: Exterminateur de Mort-Vivants et de Créatures de la Nuit. Protecteurs de la Capitale.

Devise: "Les Lances du Paradis sont pointées vers le bas"



Lorsque l'on parle de "chevalerie impériale", c'est l'image du Lion d'Argent qui nait dans les esprits. Protecteurs sacrés de la Capitale, s'étirant aux pieds du Saint-Siège et des Portes du Paradis, les chevaliers du Lion d'Argent portent avec une fierté démesurée l'étendard, les faits d'armes et les traditions de leur ordre millénaire. Chasseurs de Mort-Vivant depuis leur création, ils sont les dignes héritiers des premiers défenseurs d'Evendor, et portent encore le clairargent qui servit à défendre les murs de la Cité Éternelle pendant l'ultime siège de la Garde Noire. Aujourd'hui, en revanche, la menace de l'outre-monde décroît au coeur du Saint-Empire. Les plus vieux Lions d'Argent, nostalgiques de leurs jours de gloire, partent toujours plus loin en quête de proies, tandis que les plus jeunes, qui pour certains n'ont même jamais vu de cadavres ambulants, sont avides du moindre combat leur permettant de faire leur preuve, sans jamais avoir fait l'expérience de la véritable terreur face aux Séides de Thanatos, nécessaire pour remplir leur tâche première. 

Encore aujourd'hui, les écrits des Lions d'Argents concernant l'identification, la traque et l'élimination de revenants sont étudiés par les Branches de l'Empire, comme les Saintes de l'Aube, qui se spécialisent dans l'éradication de ces erreurs de la nature. Les quasi-légendaires Chevaucheurs de Griffons font partie des Lions d'Argent.



Garde de la Ruche


Duché: Sanoya

Mode de vie: Sédentaire. Forteresse proche de Castelveno.

Rôle: Protecteur des champs, vergers et vignobles du grenier. Nouvellement croisés pour le Clergé de Demeter.

Devise: "L'épée aujourd'hui, la houe demain"


Longtemps considérés comme des indolents incapables de mener une bonne charge ou de tenir une ligne, les Gardes de la Ruche de Sanoya sont les protecteurs du plus grand Grenier du Saint-Empire. Basé dans une région particulièrement calme mais ayant néanmoins besoin d'être défendue en tout temps, l'Ordre s'est longtemps laissé aller à la paresse, la fainéantise et la délégation, notamment aux aventuriers. L'arrivée récente au pouvoir du Clergé de Demeter changea cela drastiquement, modifiant les pouvoirs du Comte sur la région et cultivant la prochaine génération de jeunes nobles afin de nourrir leur désir d'aventure, de gloire, tout en faisant naître en eux une honte discrète des actes de leurs ancêtres, qu'il leur revient de corriger. 



Depuis, la Garde de la Ruche s'échine à redorer son blason, sous l'égide du Clergé de Demeter, dont les Prêtresses accompagnent les Chevaliers au combat. Ils s'illustrèrent récemment lors de l'extermination de plusieurs Cultes Vampires qui siphonnaient la vie du Duché ou lors de la Purification des Bois du Nord, où gobelins et insectes géants foisonnaient impunément. Forts d'une Foi renouvelée, les chevaliers de l'ordre profitent de l'endurance exceptionnelle de leurs montures, permettant de mener de nombreuses charges au cours d'un même affrontement. S'interdisant désormais toute procrastination, les Gardes de la Ruche déposent les armes en temps de paix pour prendre les outils, car il est devenu commun pour eux d'aider leurs gens dans les champs et les plantations du Duché.



Sentinelle du Sommet


Duché: Aucun. 

Mode de Vie: Sédentaire. Les commanderies de l'Ordre s'installent sur les Sommets Sacrés des montagnes impériales.

Rôle: Sentinelles des hauteurs. Protecteurs de pèlerins et de voyageurs. Erudits et théologiens. 

Devise: "Nec pluribus impar (Au-dessus de tous)"



Appartenant à un Ordre Monastique fondé par Dea Toute-Puissante elle-même après la mort de Constance, les Sentinelles du Sommet sont les protectrices ancestrales des montagnes impériales et de leurs routes, guides infatigables des pèlerins, des caravanes, des invités, des aventuriers et des voyageurs sur les chemins les plus dangereux et les plus escarpés. Féroces combattantes en terrain inégal, les Sentinelles sont des maîtresses de l'Arme d'Hast, si bien que leurs lames courtes sont plus souvent utilisées pour les cérémonies de leurs commanderies plutôt qu'au combat. 


Les commanderies de l'ordre sont construites par la Sancti Fabrica sur les sommets les plus sacrés des montagnes du Saint-Empire: celles sur lesquelles les lumières du Paradis brillent ou ont brillé. De fait, les chevaliers des Sentinelles du Sommet passent une grande partie de leur vie à contempler ces lumières ou tenter de les retrouver, dans le but d'interpréter leurs significations, d'avoir un aperçu de la Vérité Biblique. Cette vie monastique est appréciée par la Toute-Puissante, et les Sentinelles du Sommet se voient toutes bénies par Sa grâce, capables de voir plus que par leurs yeux mortels, ce qui explique en partie l'absence totale de visière sur leurs casques dorés. Calmes, sereines et contemplatives, les Sentinelles du Sommet sont adorées par les populations qui croissent sous leurs commanderies, si bien que certaines d'entre-elles finissent par être fantasmées comme des divinités protectrices. Leur très longue longévité et leur facilité à faire appel aux Miracles Soliques aident certainement cette vision.



Croc de l'Empereur


Duché: La Bordée.

Mode de vie: Sédentaire, mais l'ordre est très rarement posté dans le Duché.

Rôle: Exécutants directs des ordres du Saint-Empereur. Combattants côtiers ou sous-marins.

Devise: "Qu'ils nous haïssent, pourvu qu'ils nous craignent"


Autrefois connu sous le nom plus conciliant de "l'Ordre de la Baleine Bleue", le Croc de l'Empereur est un Ordre Chevaleresque fondé par Glorfinal, ex-Chevalier Divin de l'Eau et père de l'actuel Imperator, Lis I, afin de le servir directement. Ce dernier reprit les rênes de l'Ordre peu de temps après sa montée sur le trône et modifia drastiquement son fonctionnement. Le Stygien mit un terme au recrutement dynastique de l'Ordre dans son Duché affilié, la Bordée, afin de trouver des recrues plus efficaces dans les îles proches, où les habitants étaient bien plus primitifs, mais surtout capables de tenir une longue apnée et ayant déjà entraperçu les horreurs qui se tapissent dans les profondeurs. L'Empereur leur rend grâce en les prenant directement à Son service, leur autorisant à n'obéir qu'à Lui-seul, et leur offre des capacités vitales en milieux aquatique, comme respirer sous l'eau ou résister aux pressions toujours plus écrasantes.



L'Ordre est craint dans tout le Saint-Empire et par ses ennemis, car les chevaliers qui le composent jouissent d'une lugubre réputation: en sus de ne pas être nés nobles, ils suivent les directives de l'Empereur avec une efficacité terrifiante et une absence de pitié qui ne peut convenir au Fondamentalisme Solique. Les Crocs de l'Empereurs sont violents, brutaux, doués d'une ruse maligne et leur comportement se retrouve même dans leur armement: bardé et forgé de manière à provoquer des saignements, de vives douleurs à la cible plutôt que la tuer directement et instiller la crainte naturelle des abysses dans le coeur de leur proie. Ces chevaliers agissent partout où l'Empereur estime avoir besoin de leurs services, jaillissant des eaux d'une rivière pour assaillir une ligne ennemie par derrière (sans aucune honte) afin d'en massacrer les tireurs et couper la tête du commandement, ou sortant pesamment des vagues océaniques pour mener une attaque surprise contre un campement qui se pensait à l'abri, dos aux étendus marines. Ils ne font pas moins de zèles envers leurs hypothétiques alliés, car le Saint-Empereur peut également décider d'envoyer ses crocs pour punir la lâcheté ou l'échec, nourrissant la crainte que les autres Ordres Chevaleresques peuvent ressentir à l'égard de ces Chevaliers stygiens nouveau-nés, mais dont l'éloignement du Fondamentalisme les rend horriblement efficaces.



Samouraïs


Duché: Estmarche

Mode de vie: Sédentaire

Rôle: Protecteurs d'Estmarche. Gardes de la Cité Céleste.

Devise: "Toujours sur le chemin de l'Honneur"


Les Samouraïs ne sont pas tant un Ordre Chevaleresque que les vestiges d'une tradition autorisée à rester pérenne au coeur du Saint-Empire, uniquement en Estmarche. Avant l'Avènement, les Samuraïs formaient la classe dominante d'un Ancien Royaume, le Shouni, désuni et en constante guerre civile, notamment à cause du fait que de nombreux clans vénéraient de puissants Démons davantage avides de pouvoir que cherchant le bien-être de leur peuple. La guerre meurtrière qui opposa les Chevaliers du Saint-Empire nouveau-né aux traditionnels Samouraïs du Shouni, unis contre un ennemi commun, vit émerger la supériorité de la Chevalerie sudienne (et de son artillerie), et la soumission du Shogunat. Cela dit, un respect mutuel entre chevaliers et samouraïs naquit lors de cette longue confrontation, si bien que, par décret de Dea elle-même, Shouni, désormais renommée Estmarche, pouvait conserver ses traditions militaires, à condition d'une réforme visant à aligner le Shogunat avec l'Administration.



Aujourd'hui, les nobles guerriers du Shogunat sont parmi les plus respectés de tout le Saint-Empire, tant grâce à leur longue tradition martiale qu'à leurs faits d'armes plus récents, ou leur respect (frisant parfois l'absurde) du Codex Militaris et de leur propre code d'honneur. Les armées shouniennes, réputées pour leur discipline et la qualité de leurs plus humbles combattants, sont envoyées sur tous les fronts du Saint-Empire, où les Samouraïs qui les mènent peuvent encore s'honorer, encagés dans des armures lamellaires et maniant des armes traditionnelles, à l'image de la naginata, très proche de la hallebarde evendoréenne. Malgré leur intégration datant de plus d'un millénaire, certains samouraïs ressentent encore les effets de l'humiliation suivant leur unique grande défaite, se demandant si, peut-être, le Grand Dragon d'Or qu'ils vénèrent depuis l'Avènement est bien une représentation de l'Impératrice Éternelle.