vendredi 30 avril 2021

Vivez à l'Impérial! Ce qui ne veut rien dire, donc pinaillons. Première Partie.

 Il est de notoriété publique que le Saint Empire est une confédération de très nombreux états, que sont les duchés, donc les régions impériales, et non pas une nation homogène. Le maître de domaine viticole de Sanoya ne vivra jamais de la même manière que l'evendorien dont l'existence est placée sous la poigne de fer de la Sanctua, la très Sainte Église de Sol et de ses Chevaliers Divins. En réalité, il y a tellement de régions différentes au sein de l'Empire, tant de cultures diverses, que l'Administration elle-même a cessé de consigner les pléthoriques manières de vivres impériales. En revanche, à l'instar de toute étude démographique, elle s'essaye très souvent, avec un succès tout relatif, à la généralisation des habitants de l'Empire par duché. Ces recherches forment alors des clichés bâtis sur des façons de vivre bien réelles des impériaux, clichés que les autres duchés utiliseront alors afin d'embellir ou de se moquer de leurs voisins ou de leurs lointains alliés. Il est bien sûr évident qu'il faille préciser que les exemples qui ne vont pas tarder à suivre sont issus de ces généralités étudiées et mises en place par les scribis de la Scribis Alba, et qu'un certain pourcentage de chaque population d'un duché ne vivra pas comme le reste de leurs concitoyens : cela ne touche à chaque fois qu'une partie relativement négligeable de la population, et nous n'en prendrons donc pas compte ici. 



Evendor :


Vous êtes un citoyen d'Evendor. La Lumière de la Toute-Puissante vous a baignée toute votre vie durant. Votre vie est rythmée par les sons des cloches des Sanctuas de la Ville Sainte et par les psaumes que vous avez toujours récité. Vous vivez pour servir le Divin, et vous mourrez un jour fier de savoir que vous dînerez à Sa table. 




La Sainte des Saintes, en plus d'être la capitale de l'Empire, en est la plus grande ville, la cité la plus sanctifiée qui soit, mais également l'une des régions les plus petites de tout l'immense territoire impérial. A l'instar des royaumes elfiques, la région d'Evendor porte le nom de sa capitale, qui prend une très grande partie de la superficie des terres, ces dernières étant généralement laissées aux plaines, aux étangs et aux bois de Paradis, aux teintes et nuances pâles. La majorité de la Population evendorienne est urbaine, parquée dans les titanesques quartiers de la capitale impériale, dont les gestionnaires de bouclier masquent le ciel d'un éternel voile doré duquel semblent constamment tomber des plumes éthérées. Le citoyen evendorien a une vie rythmée par les sons des milliers de cloches de la ville, et par les hymnes chantés dans chaque rue. La Sanctua ayant ses sièges administratifs principaux en Evendor même, et cette dernière cernant le cyclopéen Palais Impérial, la religion laisse planer son aura lumineuse sur la vie quotidienne de chaque citoyen, qui s’habillera de soutanes stylisées à capuche blanche brodée de dorures. Jamais il ne lui viendrait à l'esprit de manquer une messe, une prière d'avant-action ou repas, ou de ne pas rendre grâce à Sol ou à un des Huit avant chaque action importante entreprise. Si beaucoup de citoyens evendoriens sont propriétaires de leurs demeures, les hauts-quartiers étant légions dans l'enceinte de la ville,  notamment à cause du très haut taux de population noble, ceux qui ne le sont pas peuvent profiter de logements tout à fait décents dans les bas-quartiers, prenant des formes diverses mais toujours ressemblantes à des sanctuas typiques en plus petits formats, éloignées des images répugnantes des villes flottantes sylvaniennes ou autres taudis clichés associés à la roture. Pour ces raisons, même les plus humbles citoyens evendoriens ont des vies aisées, bien que le labeur, lui, ne manque jamais, et les immenses machineries administratives et religieuses d'Evendor ont toujours besoin de main d’œuvre, noble ou non, pourvue qu'elle soit très pieuse.



Sanoya :


Vous êtes un citoyen de Sanoya. Vous avez toujours été proche de la terre, et vous savez comment l'utiliser afin qu'elle vous offre ses fruits, tout en lui rendant hommage afin de ne jamais la mettre en colère. Vous connaissez les serments du paysan, et payer la Dîme est la première de toutes les nécessités à vos yeux. Le vin de votre terre natale a plus de valeur que votre sang, et vous savez que vous  augmentez la valeur de ce dernier en servant avec acharnement dans les domaines viticoles, les champs et les verger de la plus grande région de l'Empire.



Connue pour être le grenier impérial par excellence, Sanoya figure parmi les duchés les plus importants de l'Empire, et cela alors même qu'il est considéré comme l'une des régions les moins bien administrées, notamment à cause d'un Comte vieillissant et las de servir avec efficacité. Si le pouvoir législatif de la région se détache de ses obligations, ce n'est en revanche pas le cas pour le sanoyen moyen. Si les paysages plats et pastoraux peuvent être magnifiques, quoique parfois accompagnés des odeurs de fertilisants ou celles des sorts de géomancie, ce sont celles et ceux qui ont œuvré pendant des générations qui les entretiennent afin que la famine ne guette jamais le citoyen impérial, et ce, peu importe sa région. Le sanoyen, bien que très bon vivant, sait que le vin a plus de valeur que son sang, et se tue donc littéralement à la tâche toute sa vie durant, labourant ses champs, ensemençant sa terre, s'occupant de ses bêtes et élaguant ses vergers afin de nourrir la Dîme insatiable. Malgré ce dur labeur, le citoyen de Sanoya, qui emprunte ses terres a son seigneur, profite d'une vie paisible et sans grand changement de routine, hormis une petite tribu gobeline ou une invasion de nuisibles de temps à autres. La très grande majorité de la population sanoyenne est rurale, et les citoyens vivent soit dans de petits villages, soit dans des domaines très éloignés les uns des autres. Il existe cependant quelques cité-forteresses dans la région, notamment sa capitale, mais elles sont les domaines de la noblesse et des roturiers les plus aisés : comprendre par là les officiels de l'Administration et les religieux. 



Damien :


Vous êtes un citoyen de Damien. Les battements de cœur de la ville sont les vôtres, rythmés par les grondements des usines faisant trembler la terre et enhardis par la chaleur des raffineries. Servant les majestueux Prêtres d'Uriel aux corps de nocthite, vous êtes la main d'oeuvre principale de l'Empire, ses ouvriers les plus importants et les moins révérés. Vous êtes heureux de servir, encore plus de travailler, et le repos vous mine. Ayant été en contact toute votre vie avec les miracles technologiques que sont les armes des prêtres de fer, leurs golems ou leurs gardes, la magie vous paraît désuète. 




La plus grande des Villes-Forges a tendance à fasciner autant que terrifier le citoyen impérial qui n'est pas habitué à voir travailler  les mystérieux prélartisans et leurs processions de créatures golémiques, pourtant vitaux à l'Empire. Les industries, les forges et les raffineries y tonnent jour et nuit, alors que les pluies acides et le gris s'accumulent dans les taudis délaissés par les maîtres d'acier. Cependant, les sondages de bonheur des Villes-Forges, et notamment Damien, compilent les plus hauts taux de satisfaction, avec une population heureuse à plus de 93% en moyenne, la plus sainte de toute tournant autour des 95%. Pourtant, si les Fabricateurs vivent connectés dans de grandes tours de verre et d'acier, les citoyens des villes-forges, généralement simples serviteurs d'usines ou de forges, vivent parqués dans les blocs d'habitation, jouxtant des cours d'eau pollués et vivant sous une grisaille éternelle s'élevant des cheminées des usines, sans parler des créatures monstrueuses qui se développent dans les nombreuses décharges ou de l'efficacité déshumanisée des Gardes de Cuivre qui protègent les villes d'Uriel. Pourtant, le citoyen de Damien est heureux de son sort et a le plus grand mal à se décider de rentrer à la maison après une dure journée à l'usine, et certains Praesidii doivent utiliser la force pour faire en sorte que chaque ouvrier respecte ses heures et n'en fasse pas (trop) de supplémentaires. Les citoyens de Damien sont peu enclins à voyager, portant un amour incompréhensible aux yeux d'autres impériaux à leur ville-forge, et sont souvent victimes de mal du pays absolument dévorant s'ils doivent aller servir ailleurs, pour quelconque chantier de grande envergure.



Sylvanie :



Vous êtes un citoyen de la sombre Sylvanie. Le jour de votre naissance, l'Exorciste ayant fait accoucher votre mère vous a prononcé ces mots : ''Tu connaîtras leur erreur''. Vous n'avez aucune perspective d'avenir hormis celle de vous demander comment survivre à demain, et cherchez l'unique moyen de vous faire pardonner des péchés commis par vos ancêtres, il y a de cela des générations. Vous ne connaissez pas les marais qui vous entourent, mais les monstres vous craignent : la culture du sacrifice présente en vous depuis votre naissance vous rend imperméable à la peur de la mort. Au contraire ,vous l'acceptez et la désirez, pourvu qu'elle ne soit pas honteuse.



En tant que Région-Paria, la Sylvanie est un lieu de survie plus qu'un lieu de vie, cette dernière y étant infernale. La majorité des aides des différents cultes de l'Empire ne sont pas présentes, les marais sylvaniens sont considérés, sûrement à juste titre, comme parmi les plus dangereux qui soient et la paranoïa qui infeste les esprits de chaque citoyens est une plaie indélébile (et volontaire) qui souille la population de la région. Les grands villages sur pilotis de Sylvanie sont constamment en danger face aux créatures qui rôdent dans les marais que les masures de bois surplombent. Superstitieuse à l’excès (et à raison), la population sylvanienne se méfie de chaque présage, généralement interprété comme mauvais. La noblesse sylvanienne, composée uniquement de lignées de traîtres transformés en vampire par le Simulacre, s'échine depuis des siècles à préserver la population afin que celle-ci lève les régiments de Corbeaux qui serviront à payer la Dîme cruelle du duché sans comte. Le sylvanien vivra toute sa vie dans une crainte constante d'un voisin possédé, ou d'une attaque monstrueuse nocturne, et sera donc préparé à toute éventualité. Bien qu'il ne fasse confiance à personne, il sait que l'union fait la force, et il se permet donc de vivre dans de solides communautés gérées par les plus anciens, vus comme des survivants et des sages parmi les mortels. Bien que le sylvanien doive travailler comme tout citoyen impérial, il cherchera constamment à se faire recruter dans les Corbeaux, afin d'obtenir la rédemption par la mort au combat sous les bannières de Sa Haute Majesté.